Poésies 2

ON MET DE DEUIL


Je suis allongé dans mon cercueil

Mettant ma famille, mes amis, dans le deuil.

On m'a choisi un bois de calambac

Je trouve qu'il va bien avec le sac.

Le capitonnage est en satin

Cela évitera aux xylophages de faire festin.

Les garnitures dorées, une croix enhendée,

Mes doigts entrelacés

Sur lesquels un chapelet est disposé.

Des candélabres de chaque côté

Sont placés pour m'éclairer.

Des fleurs aux couleurs claires

Garnissent l'intérieur du mortuaire

Savent-ils que je ne suis que moribond ?

Mais à quoi bon.

Personne ne s'en est aperçu, je suis foutu.

Je suis en état d'ecmnésie et d'aphasie.

Même le croque-mort me laisse à mon triste sort

Mais, j'entends, j'entends encore, je discerne l'hypocrisie

De tout ce qu'on chuchote sur ma vie.

Certains en pleurent et ont de la douleur,

D'autres sourient à l'idée d'être successeur.

On m'asperge d'eau bénite.

On dépose sa carte de visite.

En moi, je frémis, je voudrais sortir de cette torpeur

Trop tard, je faiblis, je vais rendre mon cœur.

J'aurais voulu régler mes comptes, mais, pour comble

Je ne peux pas, je suis au bord du trépas.

Après tout, à quoi me servirait de revenir sur cette terre

J'aperçois déjà, tout au bout une grande lumière

Une voix douce, me console, en moi-même, je rigole.

Alors, à une autre fois

On se retrouvera dans l'au-delà.