Poésies 2

PATRON PROLÉTAIRE



Je ne suis pas ordinaire

J'ai très mauvais caractère.

On me dit plein de mystères,

Je ne cherche pas à vous plaire.

Que voulez-vous que Jean-Pierre

Fasse devant tant de misères ?

Si mes paroles sont de pierre,

C'est que la paix sur cette terre,

Semble à mes yeux bien précaire.

Je travaille dans les affaires,

Croyez-moi, il faut le faire.

Je suis sans cesse sur mes nerfs,

Pour ne pas commettre d'impair.

L'ouvrier, cela l'indiffère,

Ce qui compte c'est le salaire.

Je dois gérer en bon père

Et rendre la boîte prospère.

Les taxes deviennent une galère

Et je ne suis pas très fière.

Des gens des ministères,

Et tous ces parlementaires

Qui mettent le pays en l'air.

Regardez tous vos frères !

Ils ont tous un goût amer

Ils seront bientôt en guerre,

Eux, les fils de prolétaire.